doutât des intentions secrètes de M. Chabrié, soit qu’il cherchât à les pressentir, il lui répétait souvent : — C’est une bien bonne personne que mademoiselle Flora ! si nous pouvions la décider à résider au centre Amérique, nous serions bien heureux. Je ne sais d’où lui viennent ses préventions contre le mariage, mais elle vous aime beaucoup, et je pense qu’à la fin elle se décidera peut-être à vous épouser. Quant à moi, qui ai juré haine au mariage, je resterais avec vous et vous aiderais à bercer les marmots, que j’aime à la folie jusqu’à l’âge de sept ou huit ans.
De mon côté, je m’habituais aussi à M. David : il était complaisant pour moi, avait de l’instruction, et sa société, dans mon intérieur, ne m’aurait pas déplu. Il ne tenait pas du tout à revenir en Europe, il aimait, au contraire, de préférence le climat de l’Amérique, et s’il avait pu y vivre avec des personnes de son goût, il s’y serait fixé avec joie. Telles étaient les dispositions dans lesquelles je me trouvais à la fin du voyage.
Un soir, je crois que c’était le cent vingt-huitième jour, M. Chabrié me dit : — Ma chère Flora, consolez-moi, car je souffre beaucoup de voir David se désespérer comme il le fait ; Briet