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animaux et non comme vous, qui ne pouvez rester un instant sans société.

C’était sur ce ton que presque toutes les conversations du déjeuner avaient lieu. À peine étais-je levée que M. Miota venait me faire ses plaintes : il tâchait de me faire partager son indignation en me montrant que M. David m’insultait dans la nation péruvienne. Je le calmais de mon mieux et lui faisais promettre qu’il ne répondrait pas un mot à M. David. Cesario, d’un caractère orgueilleux, violent, était furieux ; il montait la tête de son oncle, ainsi que celle de Fernando, formait des projets de vengeance contre M. David, et il fallait toute mon influence sur lui pour empêcher cet enfant de faire des scènes.

Je causais moins souvent avec M. Briet ; cependant, quand cela arrivait, il se laissait aller à me dire que jamais plus il ne ferait d’association, et que de sa vie il ne mettrait les pieds à bord d’un navire dont le capitaine oublierait, en ne se faisant pas respecter, le premier devoir de son commandement.

Quand arrivaient trois heures, M. David revenait dans ma cabane me demander quels étaient les deux plats de conserve que je choisissais pour