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s’approchant tout auprès de moi, il s’informa si je voulais quelque chose. — Je désire savoir, lui dis-je, l’heure qu’il est.

— Minuit passé.

— Si tard ! Pourquoi donc ne vous êtes-vous pas couché ? vous qui projetiez de passer de bonnes nuits à dormir, quand vous n’auriez plus de quart à faire.

— Comme vous, mademoiselle Flora, je me plais à contempler les belles nuits des tropiques ; et puis maintenant je suis votre ami, votre vieil ami, qui vous aime trop pour vous laisser dormir sur une cage à poules, sans veiller auprès de vous.

Je pris une de ses mains, que je pressai fortement entre les miennes. — Merci, lui dis-je, oh ! merci ! Que je vous suis reconnaissante de votre bonne amitié ! qu’elle me fait de bien ! et comme j’en ai besoin ! Vous aussi, vous avez eu des chagrins, je vous aiderai à vous consoler de la perfidie dont vous avez été victime, et vos douleurs vous paraîtront légères en les comparant aux miennes.

— Vous m’acceptez donc pour ami ?…

— Oh ! si je vous accepte !…