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LES ANARCHISTES ANONYMES

— Ce qui se passe n’est pas naturel… Je suis trop heureux. Cela ne durera pas…

On éprouve parfois de ces doutes devant l’excès des bonheurs terrestres. C’est le pli de la feuille de rose sur la couche du sybarite. Tant et si bien que notre homme finit par concevoir un je ne sais quoi qui ressemblait au scrupule.

Il fut visiter son propriétaire et lui demanda une explication.

— Voyons, blague dans le coin, qu’est-ce qu’il y a là dessous ?

Charmant, le propriétaire !

— Ah, mon très-cher, ne parlons donc plus de cette bagatelle !… Fumez-vous ?

Après l’incinération d’un odorant brévas, l’anarchiste se retira léger, hilare, transporté, extatique.

Et marchant tout vivant dans nos rêve étoile !

Pourtant, il n’avait pas complète confiance et il ne récupéra point toute sa quiétude. Une voix intérieure lui prophétisait que cela finirait mal.

En effet, le 14 juillet dernier, jour de la Fête Nationale, comme l’anarchiste prenait le frais devant sa fenêtre ouverte et gardait la chambre pour ne pas se mêler aux saturnales officielles des « gavés », son attention fut sollicitée par le bruit d’une conversation qui résonnait dans la cour. Il se pencha, prêta l’oreille, reconnut la silhouette et la voix de son propriétaire. Mais quelle transformation ! Quantum