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LES ANARCHISTES ANONYMES

gande dont les résultats les plus clairs devaient être de les faire sauter les uns après les autres comme des capucins de cartes. Mais un jour vint où la liste des patrons se trouva complètement épuisée. L’anarchie n’en avait plus un, plus un seul à se mettre sous la dent.

De ce jour, le Pot-à-Colle se vida. L’intérêt languit. Les patrons cessèrent d’acheter, et le journal des ouvriers du meuble se transforma, — ainsi qu’il sera raconté dans le chapitre suivant consacré à la presse.

C’est égal, on avait prêché pendant quatre ou cinq mois au frais du capital !

Quand les patrons ne « casquent » point, ce sont les propriétaires qui se laissent « estamper ».

Vers le milieu de mars, à quelques jours de l’attentat dirigé contre M. le président Benoit, un anarchiste fut arrêté à son domicile, dans une maison située au haut de la rue Duperré. Le terme d’avril n’était plus éloigné que de quatre semaines, et l’anarchiste, fidèle aux statuts de la Ligue des anti-propriétaires, avait négligé de retirer la quittance de son terme de janvier. Son arrestation n’était pas seulement motivée par un soupçon du parquet sur sa responsabilité dans les exploits de Ravachol ; il y allait aussi pour lui d’une inculpation de complicité de vol. Le propriétaire, interrogé, se confondit en renseignement délicieux. Parbleu ! C’était l’instant de la grande panique, l’instant où M. X…, voisin de M. Atthalin, rue Vézelay, déguerpissait avec son