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LES ANARCHISTES ANONYMES

Cependant la comparaison énoncée par Dupont à propos de la Vendée préoccupa Mme d’Uzès. Peu de temps après elle chargea un publiciste de ses amis d’un travail d’études sur la situation politique dans nos départements de l’Ouest et sur les forces anarchistes qui pouvaient s’y être développées ou organisées.

Nous ignorons ce que cette enquête a révélé. À coup sûr, Dupont cédait simplement à la manie qui pousse tous les anarchistes à se découvrir des ancêtres à toutes les heures de l’histoire. Il parlait un peu comme Théodore de Banville qui, attribuant judicieusement aux poètes l’éclat du grand siècle, disait des choses comme celles-ci :

— Quand Molière fit à Louis XIV l’honneur de l’admettre à sa table…

Mme la duchesse d’Uzès n’est d’ailleurs point la seule personne qui ait contribué aux ressources de l’anarchie sans pour cela revendiquer une place entre Gustave Mathieu et Mariette Soubère. On peut affirmer en toute assurance que presque tous les patrons de l’industrie du meuble, dans le faubourg Saint-Antoine, ont donné pour l’anarchie.

Voici comme :

Il y a un peu plus d’un an, un groupe anarchiste de ce quartier résolut de se créer un organe, — ce qui fut réalisé en quelques jours à l’aide de minces cotisations. Cela s’intitulait : le Pot-à-Colle. Dès le premier numéro un succès inespéré consacra l’entreprise. Les numéros à peine offerts sur la voie pu-