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LES COULISSES DE L’ANARCHIE

narchie. Au surplus nous accordons volontiers qu’elle ne fut pas trop déçue, Henry Dupont professant carrément la théorie de la propagande par le fait et de la dynamite, beaucoup plus semblable à un Francis qu’à un Élisée Reclus. La duchesse voulait voir un anarchiste ; le destin lui en envoyait un vrai. Par aventure, Dupont a de la tenue. Il oublia son vocabulaire sur le trottoir. Logiquement, en sincère Père Peinard, il aurait dû aborder la grande dame avec un discours dans ce genre-ci :

— Gonzesse de la haute, j’ai reluqué ta babillarde et je m’amène dans ta piole pour voir un peu de quoi il retourne… Dégoise-moi ça… Surtout, du bagout et pas de rouspétance. J’ouvre l’œil, nom de Dieu !

Non. Il fut très gentil. Par contre la duchesse se montra vraiment aimable, et les deux causeurs n’étaient pas réunis depuis cinq minutes que déjà ils avaient trouvé un terrain de parfait accord.

Ils vitupéraient le gouvernement.

Mme d’Uzès condamnait impitoyablement la République, le ministère, quelle rendait responsables, des derniers événements.

— C’est horrible, ces explosions !

— Mais non, mais non, ripostait Dupont avec des gestes qui rassurent.

La duchesse ne se rassurait pas. Si, si ! C’était horrible ! Mais à qui la faute ? Sinon à ce gouvernement de misérables qui ne faisait rien pour le