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de l’année terrible qui avaient troublé la vie conjugale par six mois de guerre, séparé tant de ménages, diminué la nativité. Mais cette année, le fait se reproduisant, on en a conclu que la population diminuait. En êtes-vous bien certains ?

Parmi ces absents, parmi ces disparus dont les bureaux de recrutement s’inquiètent, combien d’insoumis ? combien de jeunes gens déjà gagnés par l’anarchie au seuil de l’atelier ou de l’école ? Combien d’anarchistes qui se refusent ? Combien d’antipatriotes qui « trimardent » ?

Ceci restera longtemps encore le secret des administrations, un secret pour elles-mêmes peut-être. Mais ce qui est flagrant, ce que nous pouvons affirmer, ce que nos généraux et nos chefs de corps n’ignorent point, — c’est que le nombre des désertions a augmenté. Cependant l’existence du soldat s’est améliorée, le service pour être plus laborieux est devenu moins pénible, plus intelligent, plus raisonné, la vie matérielle s’offre plus confortable au soldat. Pourquoi ?

La propagande anarchiste n’y demeure point étrangère.

En un coin du Paris faubourien, tout déserteur, adepte ou non de l’anarchie, trouve un asile et des moyens d’évasion. L’adresse lui a été fournie hier, peut-être par le dernier venu des « trimardeurs » qui l’a embauché dans une guinguette comme Ravachol avait espéré embaucher Lhérot. On a causé. Le « trimardeur » imbu du Père Peinard et de la Révolte,