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conséquences de l’insoumission, devant les pénalités réservées à la désertion, et qui attendent là, au quartier ou dans la caserne, le front miné par la dynamite des théories, la langue exaspérée déjà par l’impatience de la propagande ? Si la propagande écrite n’a point circulé dans l’armée — conformément à la recommandation du pamphlétaire — la propagande parlée y est entrée.

Mieux encore.

Elle y entre et elle y rentre.

Nous savons des anarchistes, apeurés devant la prison de la rue du Cherche-Midi, devant le conseil de guerre, qui font régulièrement leurs vingt-huit jours ou leurs treize jours et qui rejoignent le corps en apportant dans la ville de garnison qu’ils réintègrent à regret, un petit stock de manifestes antipatriotes et antimilitaires qu’ils distribuent, lisent ou racontent aux hommes de la compagnie. On en punit pour cela tous les ans.

Des hommes de la classe quittent le corps, retournent aux ateliers et aux usines, dans la vie prolétarienne, au club, à la parlotte chez le marchand de vins. Qu’ils soient touchés par l’anarchie, ils la rapporteront au régiment.

Le nombre des insoumis s’est augmenté — dans une proportion minime, mais le fait est patent. Nombre de jeunes gens ne se présentent pas. L’an dernier la presse en fut surprise, la classe 1891 s’annonçant médiocre. Cette chute du nombre, cet écart dans la statistique furent attribués aux drames