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déjà été distribués, bien que la fondation de la Ligue ne remonte guère qu’à cinq ans. Si les anarchistes disposaient de ressources sérieuses, ils en infesteraient le pays de Brest à Nice.

J’extrais de l’un d’eux les lignes suivantes :

Retenez cette déclaration qu’il vous est impossible de contredire : la haine et le despotisme seuls ont une patrie ; la science et la liberté n’en ont pas. » C’est-à-dire que partout il y a des savants et des hommes de cœur dont les inventions et les idées généreuses sont répandues dans tous les pays sans aucune distinction. Les ouvriers de toutes les nations souffrent la même misère, ils subissent la même exploitation, ils ont tous les mêmes ennemis qui sont leurs exploiteurs et leurs gouvernants ; il ont tous le même devoir : abolir l’exploitation de l’homme par l’homme qui est une chose antinaturelle. Ce qui les détourne de leur devoir, c’est le patriotisme qui les fait se massacrer entre eux, le patriotisme, cette chose absurde pour tous ceux qui ont un peu de logique.

Cessez d’être les victimes de la Patrie, ou plutôt des coquins qui l’ont inventée et de ceux qui s’en servent aujourd’hui. Ce n’est pas à des guerres entre nations qu’il faut songer, c’est à la guerre sociale, cette guerre des exploités contre les exploiteurs, de ceux qui produisent tout et n’ont rien contre ceux qui, ne faisant rien, possèdent tout. Cette guerre n’a pas de frontières ; elle s’engage dans le monde entier. Elle seule est juste ; pour elle employez toute votre énergie et toute votre intelligence. Que votre esprit se débarrasse des préjugés qui le paralysent, et vous acquerrez la connaissance de vos droits naturels.

Ceci est de la propagande plus habile que violente,