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rément la suppression des armées permanentes ne détruirait pas la guerre ; les conflits entre voisins, entre riverains pourraient encore être fréquents. Cependant la grande guerre aurait vécu. Les grandes masses d’hommes jetées les unes contre les autres ne se retrouveraient nulle part.

— La guerre étant un fléau, dit un anarchiste, avoir un ministre de la guerre est aussi anormal que si vous aviez un ministre du choléra. Vous réprouvez la guerre ; tous, vous avez horreur du sang, et chaque jour vous dépensez environ deux millions pour la rendre plus meurtrière ! Nous qui voulons comme vous la fin des guerres, nous procédons plus logiquement : nous supprimons les guerriers.

Cette mort de la guerre, l’anarchie n’a point songé à l’obtenir par la persuasion. Il entend l’imposer par la propagande et par la violence. Sa propagande, il l’exerce en s’attaquant au soldat dès avant la caserne, en s’adressant aux conscrits, aux jeunes gens. La violence, ils la recommandent aux soldats déjà casernés.

Les journaux du parti naturellement n’y ont pas manqué ; mais ils ne sauraient exercer une action pratique. Publiés à Paris ils s’adressent plus particulièrement à l’ouvrier des villes, c’est-à-dire à des agglomérations qui comptent une minorité d’anarchistes et une importante majorité de socialistes indécis ou indifférents sur lesquels l’anarchie ne compte pas. Un anarchiste militant a dit devant nous :