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get de la marine. Plus d’arsenaux ruineux et de forteresses impayables. Plus de diplomatie. À quoi bon ? La question de la protection et du libre échange n’existe plus qu’à l’état de souvenir historique, et avec elle disparaissent les commissions périodiquement chargées d’élaborer des bêtises sur la matière. Considérez l’économie d’or, de sang, de vies humaines, de temps !

À cela, rien à répondre :

L’interlocuteur de l’anarchiste, quelle que soit son opinion politique, doit convenir que la suppression de la guerre serait un bien inappréciable. Il en tombera d’accord, à moins qu’il ne soit un imbécile ou une brute, ou un de ces spécialistes terribles comme le maréchal de Moltke qui a osé, en plein dix-neuvième siècle, écrire cette phrase abominable, impie, sacrilège, cette phrase d’athée ivre de sang humain :

— La guerre est d’institution divine !

Mais le contradicteur de l’anarchiste argumentera immédiatement à la façon des républicains qui refusaient le budget de la guerre avant 1870 et qui, depuis, le votent avec empressement. Il rappellera notre écrasement, l’invasion, nos villages occupés, nos villes dépouillées, nos soldats tués ou emmenés dans les casemates, les cinq milliards de notre rançon, le traité de Francfort, la blessure encore ouverte au cœur de la patrie.

Alors l’anarchiste l’arrêtera :

— La patrie ?… Connais pas.