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LES COULISSES DE L’ANARCHIE

Canigou et comment on le travaille à Saint-Chamond ; pourquoi les ajusteurs de la Seine sont mieux payés que ceux de Nevers ou du Creuzot ; où l’on a chance d’être accueilli si l’on est chassé des ateliers de la Ciotat ; à l’aide de quel artifice on peut voyager gratuitement dans les fourgons à bagages de la Compagnie du Midi, etc., etc. Ces connaissances lui tiennent lieu de science et forment en réalité un fonds de science pratique fort utile dans les tous-les-jours de la vie.

Ajoutons qu’il n’aura rien négligé pour augmenter, perfectionner son éducation révolutionnaire et « servir la cause ». Fidèle lecteur, — car abonné ne peut — il n’aura lu que des feuilles anarchistes : le Falot Cherbourgeois en Normandie, l’Homme libre à Lille, l’Attaque à Marseille, le Libertaire en Algérie. Chemin faisant il n’a pas manqué de se maintenir en relations avec le Père Peinard, auquel il a successivement dénoncé tous ses patrons, — dénonciations que le canard parisien a traduites dans sa forme ordinaire. C’est au « trimardeur », — correspondant gratuit et bénévole — que sont dus dans les journaux anarchistes les titres à sensation comme ceux-ci :

Grèves épastrouillantes au Havre.
Trois salauds (patrons) à Amiens.
La Pétaudière de Saint-Étienne.
Postiches de fumistes de la haute.
Babillarde d’un matelot.