Page:Fleury - Littérature orale de la Basse-Normandie, 1883.djvu/79

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE LA BASSE-NORMANDIE 55

galette de fée ? demanda une jeune fille à la vieille qui avait parlé la première.

— Pas moi ; mais j'ai entendu dire à ma grand- mère qu'elle avait connu une femme qui en avait mangé.

— Et comment les fées lui avaient-elles donné de la galette ?

— On ne parle plus des fées aujourd'hui, con- tinua la vieille, sans répondre à la question, mais on en parlait beaucoup dans ma jeunesse. On dit qu'il n'y en a plus depuis que les prêtres ont eu l'idée de se signer avec la couverture du calice. Autrefois tout en était plein.

— On les voyait ?

— On ne les voyait pas souvent, mais on les en- tendait chanter et causer entre elles. On les voyait aussi, mais généralement de loin, laver leur linge dans le ruisseau de la vallée du Hubilan , seule- ment c'était la nuit au clair de la lune.

— Et le jour, qu'est-ce qu'elles devenaient ?

— Je n'en sais rien ; mais il y a sous les falaises des houles qu'on appelle les trous des fées et sur les falaises des endroits qu'on appelle les jardins des fées.

— Mais les grottes des fées sont bien petites