Page:Fleury - Littérature orale de la Basse-Normandie, 1883.djvu/207

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE LA BASSE-NORMANDIE 183

— Ah! mais non. Il n'y a que le fouet que vous voyez qui ait cette vertu.

— Combien veux-tu me le vendre, ton fouet?

— Il n'est pas à vendre. Cependant, si vous y tenez, je veux bien m'en défaire pour vous. Don- nez-moi cent écus et je vous le cède,

— Les voilà. Donne-moi ton fouet.

Le riche s'applaudissait de son marché, qui allait lui permettre de faire de notables économies. Arrivé chez lui, il appelle ses domestiques et leur remet le fouet en guise de bois pour faire bouillir la marmite.

Les domestiques fouettent, fouettent, la mar- mite ne bout pas.

Le riche retourne chez le pauvre.

— Ton fouet n'est bon à rien, lui dit-il. On a beau fouetter, fouetter la marmite, elle ne veut pas bouillir.

— De quelle main a-t-on frappé? demande le pauvre.

— On a frappé de la main gauche.

— Cela ne m'étonne pas que vous n'ayez pas réussi. Il ùllait frapper de la main droite, sans quoi le fouet n'opère pas.

Le riche retourne chez lui, appelle de nouveau