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PRÉFACE VII

Je me suis généralement abstenu des contes et des chansons trop salés. Ce livre n'est cependant pas à l'usage des pensionnats de demoiselles. Je dois dire, du reste, que j'ai recueilli très peu de récits de ce genre. Nos paysans ne s'égaient guère de cette Jaçon que lorsqu'il s'agit de moines et de prêtres.

Une remarque à Jaire sur cette littérature populaire, c'est le peu de place qu'y tient Vidée purement chré- fienne. Le chistianisme s'est superposé ici à un Jonds de. paganisme, qui persiste jusqu'à présent sous des appellations chrétiennes. La Réforme du xvie siècle n'a pas entamé le pays, non parce qu'il s'y trouvait trop de foi, nmis parce qu'il ne s'y en trouvait pas asse:^.

Un autre fait notable aussi, c'est l'absence presque complète de chansons à boire. Les cabarets sont très fréquentés le dimanche, mais ce n'est pas des chansons à boire qu'on y entend.

J'indique pour les Chansons et nûmepour les Contes les ouwages analogues dans les recueils déjà publiés. Ces indications sont sommaires cependant. La compa- raison développée de nos traditions avec celles des autres parties de la France et des pays étrangers m'aurait entraîné trop loin. On a déjà beaucoup fait sous ce rapport, mais il reste encore beaucoup à faire, surtout