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146 LITTÉRATURE OROLE

indécent ; rien ne la fait rougir ni reculer. La mariée déclare qu'elle se repent d'avoir consenti une première fois, elle ne consentira pas une seconde.

Sa mère parvient à la calmer. On fera prendre cette fois encore de l'endormillon au prince, la jeune femme tâchera de l'éveiller comme l'autre nuit, et ne réussira pas davantage, et le trô sera gagné.

La princesse cède encore cette fois, et cette nuit se passe en effet comme la première. Le prince dort d'un sommeil de plomb, et la jeune femme essaie en vain de le réveiller en pleurant, en criant, en faisant tout le bruit possible.

Les domestiques, que cela empêche de dormir, sont fort mécontents. Ils se plaignent au chef de cuisine, qui se charge de faire entendre leurs doléances.

Il va en effet trouver le prince.

— Prince, lui dit-il, il se passe quelque chose de bien extraordinaire la nuit dans votre chambre. Ce n'est pas votre femme qui couche avec vous, mais sa petite aide de cuisine, et elle fait toutes les nuits un bruit à empêcher tout le monde de dormir.