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DE LA BASSE-NORMANDIE 129

On arrive à la maison hospitaliùre, on le pré- sente, il est bien accueilli ; on soupe, on lui assigne une chambre, on lui laisse une chandelle allumée, en lui conseillant de se coucher bien vite et de la souffler aussitôt.

Comme la nuit précédente, il se met à la fenêtre, il y reste longtemps et oublie de souffler sa chandelle.

— Gertrude, allez voir pourquoi ce jeune homme a encore de la lumière, dit le maître de la maison à une servante.

Gertrude monte, elle trouve le jeune homme à la fenêtre.

— Monsieur vous envoie demander pourquoi vous ne soufflez pas votre chandelle.

— J'écoute ce que disent les grenouilles qui sont dans le fossé.

Gertrude éclate de rire comme avait fait Ma- rianne et va raconter cela à son maître. On prie le jeune homme de descendre.

— Comment ! lui dit le maître de la maison, au lieu de vous reposer, vous vous amusez à écouter ce que disent les grenouilles ! Est-ce que vous comprendriez leur langue, par hasard ?

— Je la comprends, en effet, dit sérieusement le jeune homme.

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