Page:Fleury - Littérature orale de la Basse-Normandie, 1883.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE LA BASSE-NORMANDIE 1 17

— Je ne rencontrerai jamais le varou. Mais si je rencontrais à sa place quelque mauvais plaisant qui entreprît de me faire peur, je le corrigerais d'importance.

— Mais à la Fosse- Yvon, au croisement de la route de Beaumont à Cherbourg, et de celle qui va à Gréville, est-ce que vous aimeriez à passer là le soir? Vous savez qu'il y est arrivé quelque chose de bien étrange !

— On m'en a parlé. Mais je l'ai oublié.

— Comment peut-on oublier ça? On y avait trouvé un homme tué, un inconnu. Le curé de Branville et celui de Beaumont qui passaient par là un soir, voulurent voir l'endroit.

C'est là, sur cette paille, que l'homme assassiné était couché, dit le curé de Branville.

— Tu viendras t'y coucher toi-même, dit une voix qui partait on ne sait d'où.

Le curé de Beaumont était venu reconduire le curé de Branville jusque là. Il marcha encore un moment avec lui, puis retourna sur ses pas et rentra à son presbytère. Le curé de Branville continua sa route quelque temps, mais il sentit comme une force inconnue qui le poussait à re- brousser chemin et aller se coucher sur la paille