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DE LA BASSE-KORMAXDIE IO9

ton temps, ne vole pas trop vite. Si tu voles trop vàte, tu mettras le feu à tes plumes.

La rebette promit d'être bien prudente , et la voilà qui vole joyeusement vers la terre. Tant qu'elle est loin, elle se modère, elle ne se presse pas, mais quand elle approche, quand elle voit tous ces regards qui l'attendent et qui l'appellent, elle hâte son vol involontairement.... Ce que le bon Dieu lui avait dit arriva. Elle apporta le feu, on s'en empara bien vite, mais la pau\Te rebette n'avait plus une seule plume. Toutes avaient été brûlées !

Les oiseaux s'empressèrent autour d'elle. Cha- cun d'eux s'arracha une plume pour lui faire bien vite un vêtement. C'est depuis ce temps-là que sa robe est grivelotée. D n'y eut qu'un \Tlain oiseau qui ne voulut rien donner, c'est le chat-huant. Tous les oiseaux se jetèrent sur lui pour le punir de sa dureté. Il fut obligé d'aller se cacher. C'est pour cela qu'il ne sort que la nuit et que s'il sort pendant le jour, tous les oiseaux se jettent sur lui et le forcent à retourner dans son trou.

— Ah ! oui, j'ai vu ça un jour à Briquebec, dit la petite questioimeuse. Un oiseau assez gros volait lourdement. Il avait l'air de ne pas y voir