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LITTÉRATURE ORALE

les petites filles, en se rapprochant de Jeanne- Marie.

— Il y a longtemps, bien longtemps de ça, reprit la grande sœur, il n'y avait plus de feu sur la terre, on ne savait comment s'en procurer. On se dit qu'il fallait en aller chercher chez le bon Dieu. Mais le bon Dieu est bien loin. Qui est-ce qui fera le voyage ? On s'adresse aux gros oiseaux. Les gros oiseaux refusent, les moyens aussi, même l'alouette. Pendant qu'on délibérait, la petite re- bette écoutait.

— Puisque personne ne veut y aller, j'irai, moi.

— Mais tu es si petite ! Tes ailes sont si courtes ! Tu mourras de fatigue avant d'arriver.

— J'essaierai, dit-elle. Si je meurs en chemin, tant pis !

Et la voilà qui s'envole, et elle vole si bien qu'elle arrive auprès du bon Dieu. Le bon Dieu fut bien étonné de la voir. Il la fit reposer sur ses genoux. Mais il hésitait à lui donner le feu. Tu te brûleras, lui dit-il, avant d'être arrivée sur la terre.

La rebette insista.

— Eh bien 1 je vais te donner ce que tu me demandes, dit le bon Dieu à la fin. Mais prends