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DE LA BASSE-NORMANDIE IO7

— Quant on déniche son nid, il faut s'en accu- ser à confesse, dit une autre.

— Je sais bien où il y en a un, moi, reprit une des enfants. C'est là-bas dans la cavée, en haut, au dessous de la racine des grands arbres, dans les fougères desséchées. On dirait un paquet de mousse sèche, mais il y a au milieu un petit trou par où la rebette vous guette quand vous passez.

— A l'intérieur, dit la grande fille, c'est une jolie petite chambre toute ronde, tapissée de petites plumes bien mollettes, dans laquelle il y a une douzaine d'œufs, ronds aussi, blancs et piquetés de rose. C'est tout à fait mignon.

— Mais pourquoi est-ce un péché de dénicher ce nid ? demanda celle des enfants qui avait soulevé la question.

— Parce que la rebette a rendu jadis un grand service à l'homme. C'est elle qui est allée chercher le feu au ciel.

— Chercher le feu au ciel !

— Mais oui, mais oui, dirent plusieurs petites filles. Jeanne-Marie, raconte l'histoire à Céline, puisqu'elle ne la sait pas.

— Oui, oui, raconte, demandèrent en choeur