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DE LA BASSE-NORMAKDIE 93

Si taupe voyait, Si môron entendait, Homme sur terre ne vivrait ?

Une fois il y avait un homme qui était con- damné à mort. On voulut faire une expérience. On le mit sous un van et on lâcha auprès de lui un crapaud et un môron. Le crapaud tourna autour du van, essaya de le soulever pour atteindre l'homme, et, n'y réussissant pas, il s'en alla. Le môron tourna aussi autour du van en tâchant de découvrir un trou pour passer. N'en trouvant pas, il alla se planter sur le van, là où était le cœur de l'homme, tout droit sur la tête, comme quel- qu'un qui plante la fève, puis il s'éloigna. On retira le van : l'homme était mort.

— On m'a raconté une drôle de chose à propos du môron. On dit que s'il vous saute à la joue et vous mord, il reste attaché là, et que, si on l'arrache de force, on en meurt. J'ai entendu parler d'une fille qui portait comme ça un môron à la joue dans un petit fourreau qu'elle lui avait fait faire.

— Ce n'est pas moi qui l'aurais embrassée sur l'autre joue pendant qu'elle portait cette bête-là. Mais est-ce qu'elle est morte avec?