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Nous avions de douces choses
Pour déjeuner sans façons,
Vous du pain frais sous mes roses.
Moi des fruits et vos chansons.
De notre commun bien-être
Pour toucher le revenu,
N’oubliez pas ma fenêtre,
Quand l’hiver sera venu.

Que de fois, pauvre malade,
J’ai quitté mon oreiller
Pour vous payer d’une aubade
Qui m’aidait à travailler !
Vous qui jeûneriez peut-être
Sons les yeux d’un parvenu,
N’oubliez pas ma fenêtre
Quand l’hiver sera venu.

Un matin que vos louanges
Montait vers le Créateur,
Je rêvais qu’avec les anges
Ma mère chantait en chœur.
O vous qui me semblez être
L’écho d’un monde inconnu !
N’oubliez pas ma fenêtre
Quand l’hiver sera venu.

Votre gaîté vive et franche
Peut combattre les autans.
Mais moi dont le front se penche
Verrai-je encor le printemps ?
J’attends l’arrêt du grand maître.
S’il ne m’est pas parvenu.
N’oubliez pas ma fenêtre
Quand l’hiver sera venu !