s’arranger une autre destinée, consciencieusement parlant, il n’y doit plus prétendre.
Fanny arrêta son regard sur la figure loyale de son interlocuteur et lui tendit la main.
— Je comprends toute votre délicatesse, monsieur, dit-elle avec émotion, mais je n’accepterai pas ce sacrifice. Que M. Charles repousse cette main, il en est libre ; mais il reste à mes yeux le propriétaire de l’étude et il peut en disposer comme bon lui semble. Ce que mon tuteur m’a laissé suffit d’ailleurs grandement à mes besoins.
— Vous êtes une noble fille, répondit M. Després en serrant la main de Fanny et en la gardant dans les siennes ; mais je ne veux pas non plus, moi, que vous soyez dupe de votre délicatesse. Si Charles est assez fou pour refuser le bonheur simple et vrai qui s’offrait à lui, d’autres seront mieux avisés, et c’est à celui que vous choisirez que vous faites tort en ce moment.
Fanny hocha mélancoliquement la tête.
— Je ne vous dirai pas ce que je pense là-dessus, dit-elle ; mais aucune considération ne peut me faire me départir de la résolution que j’ai prise.