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mon sillon.

Mais en ce moment il ne voulait pas l’irriter.

— Faites comme vous l’entendrez, mon père, répondit-il ; mademoiselle Bourgeauville décidera, et plus tard nous verrons.

M. Després, sur cette réponse équivoque, se rendit immédiatement chez Fanny. À la porte il rencontra mademoiselle Bonnelin, qui sortait. Sa figure était grave, triste même. Ils se saluèrent sans se parler, tant ils étaient absorbés l’un et l’autre dans l’affaire qui les occupait.

Perrine conduisit M. Després dans la chambre de la jeune fille.

Elle était assise à sa place ordinaire près de la fenêtre. Sa toilette de deuil avait une élégance sévère qui ne rappelait en aucune façon les toilettes très-simples et de très-mauvais goût qu’elle avait portées jusque-là. Ses cheveux étaient disposés avec plus d’art, et cette transformation extérieure rendait sa beauté vraiment remarquable ou, pour parler plus justement, la faisait beaucoup plus remarquer.

Elle tenait un ouvrage entre ses doigts, mais elle ne travaillait pas. En voyant entrer M. Després, elle passa vivement la main sur ses yeux, et, se levant, lui indiqua du geste un siège