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mon sillon.

— Autrefois cela se faisait ainsi, mais aujourd’hui !

— Aujourd’hui, cela peut se faire encore.

— Est-ce sérieusement que tu parles ?

— Très-sérieusement, ma tante. La vie de notaire avec cette étude dont je ne puis payer le premier sou me semblerait impossible sans l’espoir de me voir agréé par mademoiselle Fanny. S’est-elle aperçue que je pensais à elle, je ne le crois pas. Mais qu’elle me donne l’ombre d’une espérance, qu’elle m’assure qu’elle est libre de tout autre engagement, et je fais de cette étude un levier pour arriver à l’aisance, sinon à la fortune.

Il parlait avec feu sans prendre garde à l’air assez désapprobateur de la vieille demoiselle.

— Nous reparlerons de cela, mon enfant, dit-elle. Te marier, mon Dieu ! y as-tu songé ? nous avons du temps devant nous.

— Du temps ! ma tante ; je vous supplie d’aller la voir aujourd’hui même, à l’instant.

— Aujourd’hui ! répéta mademoiselle Bonnelin avec stupéfaction.

— Oui, si vous m’aimez, ce ne sera ni dans huit jours ni demain, ce sera aujourd’hui.