Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.

80
mon sillon.

— Ma tante, l’étude est à vendre, dit-il d’une voix dont il ne pouvait régulariser les inflexions émues.

— Comment ! à vendre ? Doublet ne l’avait donc pas léguée au fils de Després, comme on disait ?

— Si, mais Charles refuse de devenir notaire à Damper.

La vieille demoiselle joignit ses mains sèches.

— Est-ce possible ! exclama-t-elle.

— C’est possible, et vous comprenez quelle idée m’est venue, ma tante ?

— Celle de l’acheter ; cela a été ton rêve depuis que tu y es entré comme clerc. Qui aurait cru que tu aurais aimé le notariat, que tu détestais tant ? Mais tu parles d’acheter, et l’argent, où le prendre ?

— M. Doublet n’avait pas plus d’argent que moi quand il a acheté son étude.

— Oui, mais le père de Fanny, qui faisait de la banque et qui était riche alors, s’était porté sa caution. On ne trouve plus d’amis comme cela, mon enfant.

— Il y aurait bien un moyen, dit le jeune homme, en hésitant.