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mon sillon.

mander pour lui Mélite en mariage. Le pauvre garçon fait tout ce qu’il peut pour dissimuler la crainte qu’il éprouve de me voir céder à vos instances. Moi parti, il espère bien se faire aimer et il y réussira. Mélite ne perdra pas au change. Olivier fera un excellent mari, il continuera les traditions de famille si chères à mon père, et s’il a des enfants il leur fera, après vingt ans, pratiquer l’obéissance.

Comme il disait ces paroles, la figure rubiconde de Suzanne apparut à la limite du jardin.

— Madame, on vous demande, cria-t-elle.

Madame Després se leva.

— Écoute, Charles, je vois bien que je n’ai pas été assez heureuse pour te convaincre, dit-elle affectueusement ; mais, je t’en prie, réfléchis encore à tout cela, ne te hâte pas de prendre une décision. Le testament de M. Doublet ne sera pas ouvert avant huit jours, tu as encore du temps devant toi, pèse bien toutes nos paroles et ne te presse pas de communiquer à ton père ta décision irrévocable. Moi, qui n’ai en vue que ton bonheur, ton seul bonheur, mon enfant, je veux encore espérer que tu te rendras à nos désirs.