tion. Vivre à l’ombre des murs moisis de Damper n’est pas être heureux.
— Jusqu’ici pourtant je l’ai été, heureuse, Charles, et ce qui vient empoisonner mon bonheur ne provient ni de la monotonie de ma vie ni de sa simplicité.
Il y avait des larmes dans sa voix.
— Ma mère, pardonnez-moi si je viens, bien involontairement, troubler ce bonheur dont vous jouissez, dit vivement Charles ému par ce reproche indirect ; mais vous voulez la vérité, il faut bien que je vous la dise, n’est-ce pas ? Dieu me garde de méconnaître la sagesse et le dévouement de votre conduite, mais ce qui vous a suffi, ce qui suffira à mes frères ne me suffit pas. Que voulez-vous que j’y fasse ?
— Je crains que tu ne regardes sous un faux jour la vie de fantaisie que tu rêves, mon fils. Au lieu de la richesse, tu peux ne trouver que des déceptions.
— Qu’en savez-vous, maman ? Qu’en sais-je moi-même ?
— Oh ! Charles, tu n’es pas le premier qui se soit égaré.
— S’il y en a qui s’égarent, il y en a qui arrivent.