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mon sillon.

ces plaisanteries d’esprits heureux. Pendant que ses frères faisaient des entailles profondes aux plats solides et simplement apprêtés que Suzanne plaçait sur la table, il mangeait du bout des lèvres et ne se mêlait pas à la conversation. Il quitta la table le premier, et, refusant de s’associer à une battue qui se faisait l’après-midi même dans le bois voisin, il s’en alla seul par le sentier du verger. Son refus ne laissa pas que d’étonner les jeunes gens. Sans être aussi fanatique qu’eux de ces fatigants exercices qui convenaient à leur santé robuste, il s’associait volontiers à ces parties de plaisir dirigées par ses frères, auxquelles s’adjoignait toute la jeunesse de Damper et des environs. Mais la chose avait en soi un tel intérêt, que ce petit incident passa à peu près inaperçu, et, lui parti, on ne s’occupa pas de son absence.

Comme il s’agissait de la destruction d’animaux nuisibles, M. Després lui-même s’en mêlait, et il avait chargé de son bagage cynégétique Olivier, le robuste Olivier, qui portait légèrement son double fardeau.

Madame Després, debout sur le seuil de la porte, assista au départ de la petite caravane,