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mon sillon.

— Non ma tante, répondit Mélite ; j’irai plus tard avec ma tante lui faire une visite de deuil.

— Pourquoi n’irais-tu pas auparavant, aujourd’hui même ? Demande donc cette permission à ta tante, qui ne te refusera pas. Ce serait beaucoup plus amical : cette pauvre enfant est seule, triste, et, dans un moment comme celui-ci surtout, c’est bien dur. N’es-tu pas de mon avis ?

— Parfaitement, ma tante. Mais je sais bien qu’elle aura des visites aujourd’hui.

— Peut-être, mais la tienne lui ferait plaisir.

— Je ne dis pas, ma tante, mais on ne voit pas mademoiselle Bourgeauville, vous le savez bien ; je ne la connais que très-peu et je ne sais pas si j’oserai…

— Allons donc, Mélite, on doit toujours oser porter à celui qui souffre quelques paroles sympathiques. Entre jeunes filles surtout, c’est si facile.

— Vous avez raison, ma tante, j’irai, dit Mélite, qui avait un excellent cœur, mais ne voulez-vous pas entrer ?

— Non, non, il est tard, et je vais sans doute trouver mon monde à table ; mais je tenais beaucoup à te parler de cette pauvre Fanny, dont