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mon sillon.


V


En apercevant madame Després, Fanny se leva rouge jusqu’aux tempes, mais demeura immobile. Madame Després s’avança avec empressement vers elle, lui prit la main et, avec la douceur d’accent qui lui était particulière, elle lui dit :

— Je n’ai pas voulu, ma chère enfant, laisser passer cette journée sans venir vous dire combien je prends part à votre chagrin. Plusieurs de ces dames m’auraient accompagnées si elles l’avaient osé.

Fanny s’inclina sans parler, et puis, tout en balbutiant d’une voix tremblante un remercîment, elle avança un siége à madame Després. L’excellente femme ne passa pas son temps à lui prodiguer les consolations banales qui ne descendent pas jusqu’au cœur. Pressentant qu’en ce moment elle devait surtout souffrir de sa solitude, elle lui parla des sentiments affectueux et