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mon sillon.

apparaissait derrière une des fenêtres de la maison du notaire, et, si la chambre sourde avait eu de l’écho, un soupir mal étouffé fût parvenu aux oreilles du jeune homme, qui s’éloignait tout songeur sans avoir pendant cette longue halte levé une fois les yeux vers la façade grise.

Le lendemain matin le petit saute-ruisseau se présentait chez M. Després avec une figure contractée qu’il essayait de rendre dolente. Son patron, qui, comme de coutume, s’était fait habiller et porter dans son étude, venait d’y expirer.


IV


La mort du notaire Doublet ne fit pas événement à Damper, où tout accident de cette nature tendait à prendre plus ou moins les proportions d’un événement. À Damper on le regardait comme un homme obscur, insignifiant, insociable. C’était un bon notaire, mais ce n’était qu’un notaire, collé à son étude comme la moule à son rocher. De sa vie de labeur et de désintéresse-