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mon sillon.

tice commise par mon père. Charles connaît toutes les affaires importantes de l’étude, celles qui sont en suspens ; je ne veux pas qu’un ignorant ou un maladroit y mette les mains, il me semble que j’en serais malheureux, même dans l’autre monde. Donc je lui laisse mon étude par testament, et je n’y mets qu’une condition, c’est qu’il épousera Fanny si cela lui convient et à elle aussi.

À ces paroles inattendues, les joues blanches de Fanny s’empourprèrent.

Charles, sans oser la regarder, voulut balbutier un remercîment.

— Ne me remerciez pas, interrompit le notaire, j’ai voulu assurer l’avenir de ma pupille et me donner un bon successeur, voilà tout. Je sais que vous vous convenez et j’aurais voulu vivre assez pour vous voir mariés ; mais j’ai été frappé trop subitement. Enfin vous arrangerez cela plus tard, quand je serai mort, ce qui ne tardera pas. Maintenant aidez-moi à remonter. Je le sens, je n’en aurais pas la force.

En prononçant ces dernières paroles, il s’affaissa épuisé sur son fauteuil.

M. Després et Charles le portèrent en toute