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mon sillon.


III


Pour arriver chez le notaire Doublet, M. Després et son fils eurent à traverser deux rues étroites et mal pavées au milieu desquelles une traînée de boue grisâtre remplaçait, dans les temps secs, le ruisseau épais qui y coulait lentement l’hiver. Ces rues aboutissaient à une petite place qu’on avait glorieusement baptisée du nom de place Louis-Philippe, lors des fameuses journées de Juillet de l’année 1830. Depuis, cette place était devenue le Forum de Damper. Au mois de mai 1848 on y avait solennellement planté, au bruit de la fanfare des pompiers jouant la Marseillaise, un arbre de la liberté tout frais arraché de la forêt voisine. La transplantation lui avait si peu réussi, qu’il n’était plus qu’un bâton desséché au moment où les mains zélées qui l’avaient fait introduire entre les pavés irréguliers se préparaient dans l’ombre à l’en faire sortir. On trouva généralement que