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mon sillon.

visites que la jeune fille faisait à madame Després, dont elle était devenue la plus proche voisine. Les deux jardins se touchaient, et il y avait même une porte de communication. Mélite chargée ce jour-là d’une commission pressée, n’avait pas pris le temps de revêtir ses vêtements de rue. Si le trajet à faire par le jardin était deux fois plus long, elle avait pu le faire seule, en courant, ce qui lui paraissait infiniment agréable.

Comme Olivier se présentait dans le salon, il trouva M. Després et Charles qui sortaient pour se rendre à l’invitation de Mélite. Charles était sérieux et très-pâle. La nouvelle du danger imminent dans lequel se trouvait son patron l’avait impressionné, car il rattachait à cette mort plus ou moins prochaine l’importante question de son avenir. Dans la famille il était convenu qu’il succéderait au vieux notaire ; mais, ainsi que le pressentait le père, il ne ratifiait point du tout ce projet qui le rivait à Damper, et il ne voyait pas non plus sans un frémissement intérieur approcher le moment où il entrerait dans une voie de résistance ouverte contre l’autorité paternelle.