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mon sillon.

pêtres, cherchant une ombre de paix ou plutôt une trêve à un ennui dévorant dans la simplicité de cette vie rurale qu’il a méprisée alors qu’elle était parée de tout ce qui peut la rendre agréable et en atténuer la pesante monotonie, et qu’il exagère maintenant jusqu’à lui donner un caractère de rusticité.

Ses singularités, son égoïsme criant et sa jalousie mal dissimulée, ont fini par jeter du froid dans ses relations avec les membres plus heureux de sa famille, et un isolement complet le menace. Mais il y a quelqu’un que ses boutades les plus saugrenues trouvent indulgent, quelqu’un qui ne laisse pas croître l’herbe sur le sentier solitaire qui mène à sa demeure, quelqu’un qui, dans le secret de son cœur d’où sortent chaque jour des prières auxquelles se mêlent des larmes, prépare le baume mystérieux qui pourra seul adoucir les plaies toujours saignantes de cette âme malade.

Charles Després ne sait pas encore ce que c’est que d’être complètement malheureux. En attendant le jour où la grâce de chercher plus haut le bonheur lui sera donnée, en attendant que la foi se rallume dans son cœur pour le