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mon sillon.

Després, ayant conservé par une bonne mesure de politique l’étude dans la maison de M. Doublet, les panonceaux la désignaient toujours à l’attention.

Charles regardait cette maison, et machinalement son regard, chaque fois qu’il passait devant elle, s’arrêtait sur la fenêtre du salon du rez-de-chaussée où, quatre fois par jour, il apercevait, à travers le transparent rideau de mousseline, l’ombre élégante de Fanny. Il s’attendait presque à la voir y apparaître elle-même. Par une tendance toute naturelle, en revoyant cette maison, il se reportait à ces jours où il n’aurait eu qu’un mot à dire pour confondre leurs deux destinées en une seule.

— Ceci du moins ne devrait pas me donner des regrets, pensait-il ; nous étions du même âge et dans cette vie emmaillotée de Damper les femmes vieillissent si vite !

L’insuccès, les déceptions, avaient bien pu abaisser son orgueil, mais non déraciner entièrement son égoïsme.

Mais toutes ces pensées ne parvenaient pas à tromper son impatience. Dans son cœur desséché un sentiment tendre, désintéressé, s’était