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mon sillon.

première phase était toute dorée par ses succès parisiens. Il s’était lancé dans de hardies spéculations, qui avaient réussi. Entre ses mains l’argent de l’étude s’était multiplié ; pendant deux ans, sa vie avait été un étourdissement, un rêve, un enivrement. Et puis, au moment où, un peu dégrisé de sa propre bonne fortune, il songeait à fixer sur le sol par un mariage, par des acquisitions, cette idole d’or qui le fascinait, les revers étaient venus, et elle s’était en quelques mois fondue entre ses mains. Tout ce qu’il avait tenté pour la ressaisir avait été vain. Une phase indescriptible de misère, de maladie, d’abandon, avait commencé et s’était terminée par un mariage ridicule, odieux, qui ne lui avait apporté qu’un fantôme de richesse.

Après quelques mois d’une existence impossible, il était parti pour l’Amérique à la seule fin d’échapper à la Furie attachée à ses pas et dont la mort devait le délivrer peu de temps après. Il y avait souffert pendant deux ans, et, complètement découragé, affaibli dans sa santé, il s’était décidé à revenir.

— Entre nous, nous disions que c’était ce que tu avais de mieux à faire, dit Olivier en se levant,