vous avez d’ailleurs tant de choses à vous dire ! Je suis vraiment enchantée de ce que vous soyez arrivé aujourd’hui même. Hier, quand je comptais nos convives devant ma belle-mère, je l’entendais soupirer ; maintenant je devine pourquoi ; Charles, elle pensait à vous, à votre absence de cette petite fête de famille. Est-ce qu’elle n’est pas morte de joie en vous revoyant ?
— Elle ne m’a pas revu. Suzanne, ma bonne Suzanne, qui ne m’a pas reconnu non plus et à laquelle je ne me suis pas fait connaître, m’a dit qu’elle était à l’église.
— C’est vrai ; c’est aujourd’hui la clôture de l’adoration. À ce propos, je vous prie de ne pas faire oublier l’heure à mon mari. Il doit assister à la messe, et vous avez une bonne demi-heure devant vous. Ce sera assez pour ce matin, n’est-ce pas ? Mais pourquoi donc n’écriviez-vous plus du tout, Charles ? Voilà un an qu’on n’a eu de vos nouvelles, au moins un an. Où étiez-vous ?
— En Californie, Mélite.
— Si loin, mon Dieu ! Mais je reste à jaser, je ferais mieux d’aller chercher notre petite fille que vous ne connaissez pas encore.