vions pas dans le buffet, ne fût-ce qu’une soucoupe.
Mélite ouvrit au large un buffet d’attache qui paraissait bien vide, et en explora tous les recoins.
— Rien ! dit-elle piteusement en se détournant vers son mari.
— Attends, je vais t’en faire, moi, des salières, s’écria gaiement Olivier.
Il disparut et revint tenant entre ses doigts un petit objet qu’il présenta à Mélite.
— Comment ! tu viens de faire cela ? s’écria-t-elle.
— Oui, un peu de carton m’a suffi : mais vas-y donc doucement, la colle n’est pas sèche.
— Là ! dit Mélite en posant la salière improvisée sur la table, mon couvert est complet maintenant, et il n’y a pas là un objet qui ne nous appartienne. Ton père et ta mère, qui ont maintenant tant de belles choses de ménage, n’en avaient pas tant que nous, à leur commencement.
— Tu oublies la salière en carton.
— Bah ! elle serait d’argent que nous n’en serions pas plus heureux.