Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/301

Cette page a été validée par deux contributeurs.

295
mon sillon.

rêta. Par une porte vitrée ouverte à deux battants, il voyait s’ouvrir devant lui un vaste appartement de plein pied avec le jardin. Une table ronde recouverte d’une nappe en occupait le milieu, et une jeune femme y rangeait des couverts. Dans cette femme souriante, au teint frais, il reconnut du premier regard Mélite devenue sa belle-sœur. Par un mouvement instinctif, il se glissa derrière un acacia dont le large tronc dissimulait sa présence, et il devint ainsi le spectateur invisible de la petite scène de ménage qui allait se passer.

Mélite fredonnait en mettant son couvert, ce qui n’annonçait pas que le mariage eût nui en rien à la gaieté naturelle de son caractère. Elle se tut en voyant la porte s’ouvrir devant un homme chargé de vaisselle.

C’était Olivier, dont la mâle beauté n’avait subi aucune altération. Il déposa son fardeau sur une petite table de service.

— Est-ce que mon couvert n’a pas bonne mine ? dit Mélite en promenant avec contentement ses yeux sur la table. Nous avons juste assez de couverts d’argent, Olivier. Toi et moi, aurons seuls du ruolz, ajouta-t-elle en riant.