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mon sillon.

la porte principale, il ouvre une petite porte peinte en vert qui donne dans une cour intérieure, et se dirige vers la cuisine où Suzanne, sur laquelle ces six années n’ont laissé aucune trace apparente, soigne le pot-au-feu, tout en entretenant une conversation très-suivie avec une toute petite fille qui va, glissant partout un petit œil interrogateur et un petit doigt non moins curieux.

— Monsieur et madame Després ? demande-t-il.

La vieille servante le regarde et lui répond poliment qu’ils viennent de sortir.

— Rentreront-ils bientôt ? reprend-il en s’asseyant sans invitation sur l’escabeau placé près de lui.

— Il faudra les attendre un peu, monsieur, c’est aujourd’hui la clôture des exercices de l’adoration, et, comme il est juste, toute la famille est à l’église.

Comme Suzanne disait cela, l’enfant, qui avait commencé par regarder l’étranger de loin et qui s’était peu à peu rapprochée de lui, posa sa main potelée sur son bras avec la familiarité naïve de son âge.

— À qui est cette jolie petite fille ? demanda-t-il en caressant sa tête blonde.