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mon sillon.

Mais la Providence a des manières à elle pour déjouer les ruses des hommes. La veille même du mariage, M. Brastard a été appelé chez le ministre des travaux publics. Il a rencontré là un de ses confrères qui voulait arranger une seconde conférence pour le lendemain et auquel il a dû faire part de la cause de son absence forcée de Paris ce jour-là. Cet étranger avait des fonds placés chez l’agent de change ami de Charles, et avait entendu ce nom plusieurs fois. Il a machinalement cherché où il avait pu l’entendre. Il s’en est suivi une conversation demi-plaisante, demi-sérieuse entre eux.

Il a été dit, convenu, que c’était le même nom, non le même homme, mais en sortant du ministère, M. Brastard avait un poids sur l’esprit. Mes révélations revenaient à sa mémoire. Au lieu de reprendre le chemin de Versailles, il s’est fait conduire à la Bourse, il a pris des informations, la vérité lui a été dûment révélée par des hommes qui n’avaient aucun intérêt à le tromper, et il est revenu dans la nuit en proie à une agitation et à une fureur qu’il s’est efforcé de calmer afin de faire subir au déloyal une dernière épreuve. Au matin il a mandé Charles qui