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mon sillon.


XXX


Mélite à René.


Je te plains, cher René, je te plains de tout mon cœur, mais, je t’en conjure, n’écoute pas ces voix, ces voix terribles qui te prêchent une révolte insensée. Le mauvais conseiller a fait son œuvre, mon vaillant frère se décourage tout de bon. Non, toutes les vies ne finissent pas par un cri d’ennui et de suprême dégoût. Tu ne me gronderas pas, mais ayant été surprise par madame Anne, pleurant, ta lettre à la main, je lui ai parlé du mauvais effet que la solitude produisait sur toi, je lui ai parlé de cette page qui t’a donné une fièvre de découragement et de rébellion. Voici comment elle a répondu à ma confiance. Elle m’a écrit le billet suivant : « Je connais le livre où M. René a entendu ce cri de désespoir qui serait sublime s’il était chrétien, c’est-à-dire s’il se changeait en un cri d’espé-