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mon sillon.


II


Quels enfants c’étaient ! Figurez-vous cinq beaux garçons dont le plus petit avait cinq pieds trois pouces, et celui-là, c’était le plus jeune, l’adolescent, l’imberbe, l’étudiant enfin. S’ils avaient de la vigueur, les gars, ils ne manquaient ni de grâce ni de beauté. Trois d’entre eux portaient de longues guêtres de toile, des chapeaux de grosse paille et une vareuse bleue qui dessinait bien leur taille souple et forte, c’étaient les chasseurs ; un autre avait la figure rasée et les cheveux longs, une soutane noire enserrait ses membres musculeux, c’était le séminariste ; un troisième était vêtu des pieds à la tête de coutil gris, c’était l’agronome.

L’un après l’autre ils vinrent présenter leurs joues brunes et chaudement colorées aux lèvres de leur mère, et puis ils s’assirent et chacun raconta l’emploi de sa matinée. Marc, Olivier et Francis arrivaient de la forêt et avaient à pro-