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mon sillon.

encore parlé du mariage Després. C’est mon oncle Jérôme qui, comme un enfant terrible, est venu nous jeter bien mal à propos ce sujet de conversation. Fanny a écouté tout ce qu’on en a dit avec un sérieux glacé de très-bon augure. C’est une âme fière, ou je me trompe ou elle en a fini avec ce sentiment qui ne pouvait avoir sa source que dans l’habitude qu’elle avait de voir Charles Després tous les jours chez son oncle.

Cette semaine, ce ne sont pas des guirlandes de mousse qui m’occupent, mais une de nos plus importantes affaires de fermières. On tondait nos brebis et j’ai surveillé l’opération. Il a fallu peser la laine, la laver, la faire sécher. La tonnelle de laurier qui abritait nos babils de la semaine dernière sert maintenant de séchoir. Cette toison neigeuse sur cette verdure produit un bien joli effet. Tack tombe parfois en arrêt devant cette maison qu’on dirait revêtue de duvet de cygne et aboie étrangement en la regardant. Il ne reconnaît plus sa tonnelle.

Toutes ces occupations si diverses ne m’ont pas empêchée de griffonner beaucoup, mais il faut en finir et ne pas retarder davantage l’envoi de cette lettre. Tout le presbytère t’embrasse,