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mon sillon.

il n’est pas question du Congo et me voici bien confortablement installée dans la salle à manger de la Brise, un grand salon carré, éclairé par deux grandes fenêtres à quatre immenses carreaux. De ce côté c’est la campagne, on a vis à vis de soi un coteau planté de chênes, des montagnes de rochers moussus, des prairies de velours traversées par une rivière turbulente dont la voix claire, joyeuse, forme une note gaie au milieu du concert solennel que chantent le vent et les vagues. À ces larges fenêtres pendent des rideaux de damas vert, la nuance bois de la tapisserie se confond avec la nuance des meubles dont le principal est un buffet en chêne sculpté. Entre les deux fenêtres une table carrée sert de piédestal à un vase superbe où fleurit un bouquet gigantesque, au dessus est une jolie toile, un riant paysage dont le cadre est une loupe de frêne creusée, dans un coin s’élève une grande étagère verte où s’étalent de très-jolies fleurs de serres, un bel arum les domine, il y étale ses fleurs blanches en cornet et ses feuilles épaisses qui montrent leurs veines, leurs nervures transparentes dans lesquelles on croit voir couler la sève. Sur la cheminée des fleurs dans des vases