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mon sillon.

Quand je parcours les rues de Paris, tout ce qui est champêtre, frais, tout ce qui me fait sortir du plâtre, des moellons, m’attire et me rafraîchit la pensée.

En définitive, je suis un homme des champs et voici comment je comprendrais la vie industrielle : Fonder en pleine campagne, contre une de nos harmonieuses et indépendantes rivières, une usine dont les tuyaux se perdraient parmi les grands arbres, passer de nos ateliers dans un champ de blé ou dans une lande solitaire. Échanger parfois mon crayon contre mon fusil ou ma ligne de pêche. Si les rêves devenaient des réalités, voilà ce que je rêverais.

En attendant, je vis dans le bruit, le fracas. l’ardent mouvement de Paris. Ce ne sont pas des paysannes au teint hâlé et sain qui encombrent les rues, mais des femmes coiffées de capelines éclatantes ou pas coiffées du tout ; les fleurs se vendent, l’air, le soleil, l’ombre, on ose le dire, se vendent.

Je crois bien que cet été les grèves de Damper-Coat te verront souvent. Mon oncle possède-t-il actuellement quelque moyen de transport ? Je lui ai connu dans le temps un cabriolet étran-